c'est : un récit typique de Martin Scorsese, où un personnage tente désespérément de s'élever au-dessus de sa condition initiale. Pourtant, la vie, inéluctablement, le ramène à son point de départ. Dans ce film, la vie le ramène à être celui qu'il n'a jamais voulu être : un "clampin" comme les autres, un homme qui croit vivre alors qu'il est déjà mort, piégé dans un cycle de médiocrité et de désespoir.
C'est aussi la dernière journée de liberté de Henry Hill, une journée condensée de toute sa vie, où dîner de famille, sueur, yeux livides, cocaïne, sexe vulgaire, cuisson d'une sauce tomate, paranoïa aiguë, vente d'armes minables et trafic de drogue se succèdent avec la même intensité frénétique. Une recherche éperdue de quelque chose d'indéfinissable, un vertige qui capture l'essence même de la chute de Hill, un homme en quête de sens dans un monde qui n'en offre aucun.
Et surtout, c'est : une réinvention audacieuse de la narration cinématographique en 1991, où l'acteur principal parle directement à la caméra, tandis que les autres personnages restent figés. Cette technique narrative donne une intensité et une intimité uniques au récit, plongeant le spectateur dans l'esprit tourmenté de Henry Hill.